Nouvelle édition de ‘Ce mois-ci j’ai lu…’ même si cette fois-ci j’ai préféré l’intituler ‘#bookclub’. Ça le fait plus, c’est plus stylé, you know what I mean. Le principe reste le même, je donne mes impressions au sujet des livres que j’ai lu le mois écoulé de façon brève, sans trop spoiler. Qui sait, ça pourrait peut-être t’inspirer !
Orahe
En première position (par ordre chronologique, pas par ordre d’importance ou de préférence) nous avons Orahe, La Méthode Estelle Lefébure. Un livre sur le sport, le bien-être et la nutrition publié il y a un peu plus de deux ans. Oui, je sais, j’ai un train de retard puisque le tome 2 est sorti cette année. Avant d’en faire l’acquisition, je voulais voir ce que valait le tome 1. La réponse est : pas grand chose. Quand j’entends « La méthode Estelle Lefébure » je m’attends à quelque chose de complet, net, précis que je ne trouverai nulle part ailleurs. Mais, ce que j’ai ce sont des petits préceptes, quelques règles de vie, deux ou trois exercices. La partie nutrition, la partie la plus dense, est très bien faite avec des zooms sur certains fruits, légumes, graines, leurs propriétés, comment la nature nous aide à prendre soin de notre corps, à prévenir certaines maladies… On y trouve de nombreuses recettes mais ce n’est pas exactement ce à quoi tu t’attends à l’achat. J’ai eu comme l’impression que le livre ne faisait que caresser la surface, qu’il y avait une sorte de distance avec le lecteur et que son contenu aurait très bien pu se trouver dans un autre ouvrage.
De plus, la prise en main ne m’a pas conquise. La texture du livre, son format (plus haut que large), son énorme police de caractère comme pour palier au vide intérieur ne m’ont pas fait bonne impression.
Je suis déçue, je m’attendais à mieux.
Orahe La Méthode Estelle Lefébure, Estelle Lefébure et Sophie Rouanet, Éditions Flammarion, février 2015.
Othello
Ce mois-ci, j’ai été prise d’une folle envie de lire des classiques. J’avoue dès maintenant que moi, au lycée, je ne lisais que les livres obligatoires. C’était déjà suffisamment de boulot. Alors j’ai fait l’impasse sur les lectures annexes bien que ma maman m’ait acheté les livres en question. Ils étaient là, sur mon étagère, à me faire de l’œil donc je me suis lancée. J’ai toujours préféré le théâtre aux autres genres et qui dit théâtre dit Shakespeare, la base. Je commence par Othello : une histoire de jalousie, de manipulation, d’orgueil mal placé, de naïveté, de manque de confiance en soi et en les autres. On y parle aussi de la condition féminine comme dans de nombreuses pièces. La femme soumise à son père puis à son époux, la femme soit vertueuse soit catin. Mais grâce au personnage d’Emilia, Shakespeare laisse la voie à une pensée progressiste et à l’émancipation puisqu’elle prend fait et cause contre son époux afin que la vérité triomphe.
Mon passage préféré
« Mais je pense que c’est la faute de leurs maris si les femmes succombent. S’il arrive à ceux-ci de négliger leurs devoirs et de verser nos trésors dans quelque giron étranger, ou d’éclater en maussades jalousies et de nous soumettre à la contrainte, ou encore de nous frapper ou de réduire par dépit notre budget accoutumé, eh bien ! nous ne sommes pas sans fiel ; et, quelque vertu que nous ayons, nous avons de la rancune.
Que les maris le sachent ! leurs femmes ont des sens comme eux, elles voient, elles sentent, elles ont un palais pour le doux comme pour l’aigre, ainsi que les maris. Qu’est-ce donc qui les fait agir quand ils nous changent pour d’autres ? Est-ce le plaisir ? Je le crois. Est-ce l’entraînement de la passion ? Je le crois aussi. Est-ce l’erreur de la faiblesse ? Oui encore. Eh bien ! n’avons-nous pas des passions, des goûts de plaisir et des faiblesses, tout comme les hommes ? Alors qu’ils nous traitent bien ! Autrement, qu’ils sachent que leurs torts envers nous autorisent nos torts envers eux ! »
Othello, William Shakespeare, joué en 1604.
Hamlet
J’ai continué ma petite cure de Shakespeare avec la pièce de théâtre Hamlet, un incontournable (mais quelle pièce de Shakespeare n’est pas un incontournable ?). « Être ou ne pas être ? » c’est là-dedans que ça se trouve. Hamlet vit mal la mort de son père, le remariage précipité de sa mère avec son oncle devenu roi. Le spectre de son père lui apparaît et lui ordonne de venger sa mort pas si naturelle que ça. Hamlet feint la folie, se faisant, il réfléchit à la vie, à la mort, aux péchés que l’on commet de son vivant, à la vie après la mort… La pièce est un peu plus compliquée à suivre qu’Othello. Plus de personnages, un niveau de langue élevé, des vengeances dans tous les sens et, immanquablement, des morts. Même si le thème de la pièce est un peu lourd, on y trouve pas mal d’humour.
Ma réplique préférée est prononcée par Polonius le Premier Ministre, ce n’est pas le personnage le plus futé mais on peut dire qu’il a comme un éclair de lucidité lorsqu’il fait ses adieux à son fils, sur le départ.
Mon passage préféré
« … Maintenant, grave dans ta mémoire ces quelques préceptes. Tais tes pensées et, si elles sont insensées, ne leur donne pas suite. Sois familier, mais nullement vulgaire. Quand tu as adopté et éprouvé un ami, accroche-le à ton âme avec un crampon d’acier ; mais ne t’use pas la paume au contact du premier camarade frais éclos que tu dénicheras. Garde-toi d’entrer dans une querelle ; mais, une fois engagé, comporte-toi de manière que l’adversaire se garde de toi. Prête l’oreille à tous mais tes paroles au petit nombre. Prends l’opinion de chacun ; mais réserve ton jugement.
Que ta mise soit aussi coûteuse que ta bourse te le permet, sans être de fantaisie excentrique ; riche, mais peu voyante ; car le vêtement révèle souvent l’homme ; et, en France, les gens de qualité et de haut rang ont, sous ce rapport, le goût le plus exquis et le plus digne. Ne sois ni emprunteur, ni prêteur ; car le prêt fait perdre souvent argent et ami, et l’emprunt émousse l’économie. Avant tout, sois loyal envers toi-même ; et, aussi infailliblement que la nuit suit le jour, il s’ensuivra que tu ne pourras être déloyal envers personne. Adieu ! Que ma bénédiction fasse fructifier en toi ces conseils ! »
Roméo et Juliette
J’ai terminé mon trip Shakespeare avec Roméo et Juliette, non sans déception. Peut-être parce que je connaissais déjà la fin. Tout le monde parle de Roméo et Juliette comme d’une belle histoire d’amour ; moi, je la trouve plus pathétique que romantique. J’en suis venue à bout parce que j’avais envie de connaître l’histoire et pas seulement ce qu’on en dit ici et là. Toutefois je n’ai ressenti aucune sympathie envers les personnages ou leur destin tragique. En plus je dois dire que la traduction m’a un peu déçue. Certaines répliques de Roméo et Juliette sont bien connu et je n’ai pas aimé les retrouver légèrement différentes dans mon édition.
En tout cas ce petit mois passé en compagnie de Shakespeare m’aura donné envie de revoir Shakespeare In Love et de prêter attention à tous les petits détails, à toutes les allusions aux différentes pièces qu’il a écrites.