Queen Charlotte : le spin off dont les fans de Bridgerton avaient besoin, sans le savoir.
J’adore Bridgerton. Enfin Les Chroniques des Bridgerton, mais je sais que tu m’as compris. C’est d’ailleurs une des rares fois où lorsqu’une nouvelle série sort et que tout le monde en parle, je n’ai pas été refroidie par l’engouement médiatique.
J’ai dévorée la saison 1. Puis j’ai entamé les deux premiers tomes écrit par Julia Quinn. La saison 2 a confirmé la valeur de cette série, de ses personnages et le potentiel des romans de Julia Quinn. Je me suis donc lancée dans la lecture des 4 tomes suivants en attendant la saison 3, qui s’annonce d’emblée comme la plus explosive.
Mais quand le moment de l’année où les nouvelles saisons de Bridgerton sont sensées voir le jour arrive : aucune nouvelle de la saison 3. Pire encore, on ne parle que de Queen Charlotte : a Bridgerton Story. Ça m’agace. Je m’impatiente. Je n’ai même pas envie de voir cette série.
Et… J’aurais fait une bien belle erreur si je n’avais pas changé d’avis.
Ce qui m’a plu dans Queen Charlotte
J’étais sceptiques car bien trop impatiente de découvrir la saison 3 pour en avoir quelque chose à faire de ce spin-off qui n’assouvit pas ma curiosité. Puis, comme le personnage de Queen Charlotte n’existe pas dans les romans Bridgerton j’avais la sensation que la mettre au centre de l’intigue serait sans intérêt.
Pourtant, Queen Charlotte est le spin off dont les fans de Bridgerton ne savaient pas qu’ils avaient besoin. Il reprend ce qui a fait le succès de la série, ce qui fait qu’on se plonge dans ces livres de 350 pages, tout en allant plus loin et en donnant plus d’envergure à des personnages secondaires sous-estimés.
Les personnes de couleur à l’honneur
Shonda Rhimes persiste dans sont envie d’insérer des personnes de couleurs dans l’aristocratie anglaise du 19e le siècle. Mieux encore, grâce à Queen Charlotte, elle donne une explication logique et plausible. Elle présente également les défis qu’a pu rencontrer cette communauté pour s’insérer, s’installer et être traitée d’égale à égale.
Des personnages pas si secondaires que ça
Queen Charlotte donne toute la place nécessaire à des personnages qui ne sont pas suffisamment exploités dans la série principale. On s’intéresse au passé et au présent de Lady Agatha Danbury et de Lady Violet Bridgerton. Elles sont au cœur des histoires et ne servent pas simplement les personnages principaux comme dans Bridgerton.
On découvre la jeune Agatha Danbury qui prend le contrôle de sa vie et doit asseoir sa position sociale. On rencontre l’adolescente Violet Ledger, bien avant sa rencontre avec Edmund Bridgerton, aux prises avec une mère tyrannique et intolérante. La série se déroule en deux temps. Nous sommes à la fois en 1780 et en 1817. On découvre leur jeunesse et leur quotidien en marge des personnages principaux de Bridgerton.
Différentes formes de maternité
Dans Queen Charlotte on a droit à 3 profils de mères différents. Violet Bridgerton aimante, présente et compatissante. Agatha Danbury, froide et distante. Queen Charlotte davantage préoccupée par l’avenir de la Couronne que par les états d’âmes de ses enfants. On aborde aussi l’idée de Violet Bridgerton de “redevenir une femme” maintenant que son devoir de mère est quasi accompli.
Tous égaux face à la santé mentale
Queen Charlotte c’est aussi une série qui parle de santé mentale, d’isolement et de pression sociale à travers l’histoire vraie du roi Georges.
Bien que le bilan de son règne soit plutot positif, il est surtout connu pour être le « Roi fou ». Il soufrait de porphyrie ou de troubles bipolaires à une époque où la Science ne pouvait rien faire pour lui; a une période où la tolérance et la compassion en matière de santé mentale étaient totalement absentes.
Le roi Georges est soumis à un énorme stress. De part sa position il « ne vit que pour le bonheur et le malheur de la Nation », ce qui ne laisse pas de place aux problèmes personnels. Il doit garder la face, cacher son état et n’a que peu de personnes de confiances auxquelles se confier.
Le haut du podium des gentlemen
Le roi Georges est le meilleur Bridgerton. Si, si, je t’assure !
Le roi Georges interprété par Corey Mylchreest, est le plus complexe des protagonistes masculins de Bridgerton. Contrairement à Antony ou à Simon il a de véritables raisons de ne pas vouloir s’engager dans un mariage. On sent une lutte tout à fait légitime et compréhensible entre sa raison et ses passions. Je ne m’y attendais pas mais la romance entre Charlotte et Georges surpasse celle entre Daphné et Simon ainsi que celle entre Antony et Kate. Du moins sur Netflix en tout cas …
Il y a une vraie passion, de vrais sentiments. Et puis, pour une fois dans la saga, le mariage n’est pas la seule issue d’un comportement inconvenant pour l’époque et c’est rafraîchissant.
Queen Charlotte : deux romances pour le prix d’une
En parallèle de l’histoire entre Charlotte et Georges, nous avons la romance entre Brimsley et Reynolds, leurs valets.
Une relation amoureuse tout aussi forte mais totalement interdite au 18eme siècle. Avec Brimsley et Reynolds on est sur une romance qui doit rester secrète et qui n’aboutira pas à un happy end. C’est une histoire impossible, pas seulement parce qu’ils sont homosexuels, mais également parce qu’ils ont voué leurs vies à la Couronne. Ce qui les empêchera d’avoir une vie privée. La loyauté a une place prépondérante dans leur relation.
Si tu as vu Downtown Abbey, tu auras remarqué qu’il se passe près de 10 ans avant que le personnel ne commence à quitter les quartiers des domestiques pour s’installer dans leur propre maison et fonder une famille tout en travaillant. 10 ans pour que ce soit souhaité et autorisé. C’est quelque chose qui s’amorce grâce à l’époque et les évolutions de la société. Mais dans Downtowm Abbey, il s’agit de nobles du début 20e siècle. Dans Queen Charlotte on est fin 18eme début 19eme et il s’agit de têtes couronnées. Les perspectives d’avenir personnelles de Reynolds et Brimsley sont inexistantes.
**La fin de cet article contient des spoilers. Arrête-toi ici si tu ne veux pas en savoir plus.
Queen Charlotte, le pari réussi de Shonda Rhimes
Avec les 180 millions de visionnages en 4 jours, Netflix va propoblement commander une nouvelle saison de Queen Charlotte. En plus Shonda Rhimes a bien réussi son coup. De nombreuses questions restent en suspens et moi je meurt (un peu plus) d’impatience.
- Comment la romance entre Reynolds et Brimsley va prendre fin ?
- Est-ce que Lady Danbury et Lord Legder vont poursuivre leur relation adultérine ?
- Quels sont les nouveaux défis qui vont se dresser devant elle ?
- Assistera-t-on à la rencontre entre Edmund Bridgerton et Violet Ledger ?
- Comment va évoluer le couple Georges/Charlotte confronté à une maladie qui ne va aller qu’en s’aggravant ?
- Comment Charlotte va-t-elle vivre ses nombreuses maternités ?
- Est-ce que l’état de santé de Georges a un lien avec la distance qu’elle met entre elle et ses enfants ou n’est-ce qu’une histoire de convenance ?
Une attente interminable
Le seul hic, c’est que d’un point de vue historique la Reine Charlotte meurt en 1820 d’une pneumonie. Elle est suivie deux ans plus tard par le Roi Georges. Assez ironique vu que la Queen Charlotte de la série demande constamment si le roi est mort. Le problème c’est que selon les livres Bridgerton, on approche dangereusement de cette date.
Est-ce que Shonda Rhimes va changer l’Histoire et faire vivre sa Queen Charlotte plus longtemps ? Et, la question à 1 milliards : puisque la saison 3 de Bridgerton vient de partir au montage et qu’elle ne sera pas diffusée avant fin 2023, début 2024, combien de temps devra-t-on attendre la saison 2 de Queen Charlotte ?
J’imagine que j’ai le temps de me plonger dans le roman Queen Charlotte, les deux derniers Bridgerton et pourquoi pas la saga dérivée autour de la famille d’Edmund Bridgerton : Rokesby.
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