Déjà deux mois que nous avons accueilli le petit Akita Inu, HaÏku à la maison. Je dis « déjà », pourtant ces premiers mois ont été extrêmement intenses. Manque de sommeil, bêtises, angoisses, questionnements, apprentissage de la propreté, visites chez le vétérinaire, début de l’éducation canine… Avoir un chien, ce n’est pas de tout repos. Et, même si j’étais préparée face à l’ampleur de la tâche, je crois qu’on ne l’est jamais totalement.
L’angoisse de la jeune maman
J’ai hésité un instant à intituler cet article « J’ai eu un bébé » mais je crois que ça aurait été un peu « putaclic ». Pourtant c’est c’est exactement ça. J’ai eu un bébé ! Un bébé chien mais un bébé tout de même. Pendant un mois, j’ai passé chaque seconde avec lui, à prendre soin de lui, à m’assurer qu’il avait tout ce dont il avait besoin. J’ai appris à le connaître, à interpréter ses attitudes pour mieux le comprendre et m’adapter. Je ne sais vraiment pas comment font les gens qui reprennent le travail tout de suite après avoir adopté leur chiot. Pour moi, ça aurait été impossible. C’est beaucoup de changements, il y a tellement de choses à faire et à mettre en place. Globalement, c’est beaucoup de stress.
Un mois avec un Akita Inu : les détails
Jour 1 : anxiété
C’est incroyable ! Il est là, j’ai un petit chien. J’ai du mal à le croire mais je suis si heureuse.
Après l’excitation de la rencontre, petite crise de panique face à l’ampleur de « la tâche ». J’ai tellement peur qu’il lui arrive quelque chose, qu’il se fasse mal, qu’on le blesse, qu’un accident survienne en promenade…
Jour 2
Pour la seconde nuit à la maison, nous avons décidés de laisser tomber l’idée du parc dans le salon. Hier, ça n’a vraiment pas été concluant. Il a pleuré une bonne partie de la nuit, il a fait ses besoins (sur les lavettes mais tout de même). Personne n’a beaucoup dormi. Cette seconde nuit, il l’a passé dans ma chambre. Alors oui, c’est une pratique qui fait débat notamment à cause de l’attachement… Dormir avec des animaux ne me pose pas de problème et je pense que de lui même en grandissant il va avoir envie d’aller voir ailleurs la nuit.
Cette organisation a été bien plus concluante. Haïku prend encore ses marques, et après tout, c’est un bébé. Mais tout le monde à pu dormi, il n’y a eu aucun incident.
Avec plus d’heures de sommeil au compteur, je vis cette journée plus sereinement. Je suis moins anxieuse. Je me sens moins submergée. J’essaie de le sortir toutes les deux heures mais j’ai l’impression que ce rythme l’épuise.
Jour 3
Je crois que c’est le seul chien qui cherche a écourter les promenades. Dès qu’il a fait ses besoins, il commence à courir (avec moi au bout de la laisse) jusqu’à la maison.
Je me rends compte à quel point les gens sont sales et irrespectueux. Il y a tellement d’ordures qui traînent partout que je suis à ça de les collecter à chaque balade !
S’Haïku (c’est son nom officiel) est moins anxieux en voiture mais ce n’est pas encore une promenade de santé.
Jour 5
Les promenades sont compliquées. Haïku est attiré par tout ce qui traîne et comme il est plutôt têtu, il est presqu’impossible de lui faire lâcher prise. C’est très frustrant ! C’est également une source d’angoisses. J’ai peur qu’il attrape des maladies, qu’il se fasse une occlusion intestinale parce que je n’arrive pas à tout contrôler. Pour lui comme pour moi, les balades sont un peu pénibles ces temps-ci.
Jour 7
Haïku semble avoir vaincu sa peur de la voiture. Ce n’est pas son endroit favori mais au moins il ne pleure pas.
Jour 10
Haïku a vomi des vers donc nous avons effectué une première visite chez le vétérinaire. Tout s’est très bien passé. Il va devoir prendre un vermifuge pendant trois jours pour être débarrassé de ses parasites. Nous avons profité de cette sortie pour inaugurer son nouveau moyen de locomotion. Eh oui, Haïku est encore petit et ne peut pas faire de grandes balades. Je lui ai donc acheté une sorte de petite poussette conçue spécialement pour les animaux. Bon, il n’est pas hyper fan mais en vrai, quand il a fini de cavaler dans le bois, il est bien content de pouvoir se poser dans sa poussette. On amuse un peu la galerie en déambulant en ville avec mais c’est vraiment un achat utile.
Jour 15
Haïku a intégré les commandes « Assis » et « Pas Bouger ». Bon, il reste du travail. Il est encore parfois dissipé mais ça me fait tellement plaisir de le voir grandir. J’ai hâte de poursuivre son éducation.
Jour 19
On tisse des liens depuis 19 jours mais, depuis quelques jours, je ressens un véritable attachement de sa part envers moi. Je sens que notre relation est passée au niveau supérieur. Moi, je vois ça d’un oeil positif. De l’autre côté, je crains qu’on soit tombé dans l’hyper-attachement. Il ne dort que d’un oeil, si je quitte une pièce, il finit toujours par me suivre… Nous avons déjà fait quelques « faux départs » (quitter la maison pendant quelques minutes en le laissant seul à l’intérieur). Mais il va falloir en faire davantage et surtout, que je parte vraiment pendant plusieurs heures et qu’il reste avec d’autres membres de la famille.
Jour 21
Haïku a reçu la seconde dose de ses vaccins hier et, même si elle ne sera effective que dans 3 semaines, on a commencé à le laisser rencontrer d’autres chiens. Il n’en pouvait plus de ne plus pouvoir jouer avec ses congénères comme il en avait l’habitude avec ses frères et soeurs. Il s’est amusé comme un fou avec un chiot de 4 mois de notre quartier. Ça lui a vraiment fait du bien.
Jour 25
On fait des balades de plus en plus longues et de plus en plus inédites. Je n’en pouvais plus de faire constamment le même tour.
Nous avons acheté une longe pour se balader dans le bois, lui apprendre le suivi naturel et travailler le rappel. C’est un franc succès. Il adore être en semi-liberté et aller naturellement à la rencontre d’autres chiens. Bon, pour l’instant, il est assez turbulent mais c’est l’âge.
Jour 28
Haïku vient de fêter ses trois mois. Il a déjà tant grandi. C’est passé trop vite. Avant de l’avoir j’avais peur de ça. Je voulais qu’il reste chiot le plus longtemps possible. Mais maintenant j’ai hâte. J’ai hâte de le voir évoluer, apprendre de plus en plus de choses. J’ai hâte qu’il ait sa taille adulte, de voir à quoi il va ressembler. Mais aussi parce que ça me permettra d’être moins stressée lorsqu’il joue avec un autre chien. J’ai toujours peur qu’il soit blessé.
Un deuxième mois plus relax
Si le stress et l’anxiété ont dominé le premier mois, le second a laissé place à la détente mais également à la contrariété. La détente parce qu’avec Haïku, on a pris nos marques :
- J’ai commencé à espacer les balades de 3h au lieu de deux et ça me laisse un peu plus de temps pour moi;
- Haïku est complètement propre. Il ne fait plus pipi la nuit, il n’y a plus d’accidents la journée. Le principe de propreté est totalement intégré et respecté;
- La nuit, il est super calme. Les trois quarts du temps, c’est moi qui le réveille le matin. Plus rarement, il attend près de mon lit que je me lève;
- Maintenant que la propreté est intégrée, on est plus sur le jeu et l’apprentissage de nouvelles commandes.
Mais j’ai ressenti énormément de contrariété lors de ce second mois car :
- Haïku mange tout et n’importe quoi en balade, parfois il m’empêche de récupérer dans sa gueule ce qu’il a trouvé. C’est hyper fatiguant de devoir tout surveiller en permanence. Parfois, pendant plusieurs jours on peut avoir l’impression qu’il a compris que tel objet ne devait pas s’attraper puis le jour d’après il recommence à le faire.
- L’éducation canine est bien plus compliquée qu’on ne le pense. C’est parfois frustrant de voir qu’un autre chien, plus jeune, ou du même âge, en a appris davantage que lui.
- Mais le plus contrariant et de loin, c’est les autres !
Quand ton chien est un Akita Inu
Avec un chiot, et encore plus avec un Akita Inu, tout le monde vient te parler et tout le monde y va de son petit commentaire. C’est 50-50. Tu as des gens avec qui il est facile d’échanger, avec qui la conversation est plaisante. Et tu as les autres, qui y vont toujours de leur petit commentaire, qui sous-entendent toujours qu’ils en savent plus que toi, ou bien que tu es une écervelée qui ne sait et ne saura pas tenir et éduquer son chien. C’est tout un ensemble de petites phrases qui me font bouillir intérieurement :
- « Mais vous vous êtes renseignés avant de prendre un chien de cette race ? »
- « Ah mais ça, ça veut dire qu’il veut prendre le lead sur toi. Il faut que tu le soumettes ! »
- « Va falloir faire attention avec les autres chiens » (sous-entendu il va être agressif avec les autres chiens, il faut que tu le gardes à distance);
- « En grandissant il va être agressif avec les congénères et les humains »
- « Enfin, si vous le dîtes. Moi je ne me serais pas risquée à prendre un Akita Inu ! »
- « Faut lui balancer une canette pleine de cailloux à côté de lui pour qu’il arrête de faire ça en balade, c’est radical. »
- « Il est beau ! Va falloir faire attention, on va essayer de vous le voler »;
- …
Bien sûr, tu l’auras compris, tous ces commentaires viennent de personnes qui ne sont ni professionnels de l’éducation canine, ni éleveurs mais surtout qui n’ont pas d’Akita Inu et qui, dans 99% des cas, n’en ont jamais cotoyé. Les gens ont tout un tas de préjugés. Pour la plupart, ils sont faux ou ne s’appliquent certainement pas à l’Akita Inu.
Ce que j’ai eu envie de dire à ces gens
Bref, ce second mois j’ai dû écouté tous les conseils de tout le monde et recevoir le jugement de chacun et clairement ça m’a gavé. Si je n’ai pas envie de soumettre mon chien, ça me regarde. Oui, j’ai pris un Akita Inu en m‘étant renseignée sur la race et je ne devrais pas avoir besoin de me justifier auprès de tous. Ce n’est pas parce que je ne gueule pas sur mon chien, ni parce que je ne le violente pas qu’il sera dominant avec moi, ou agressif. Réduire un chien à sa race, c’est dommage. Il existe des labradors fugueurs, des beagles agressifs et des pit bulls doux comme des agneaux.
Prochainement, je te parlerai de sa race. Ses caractéristiques et pourquoi je l’ai choisie.