J’ai rarement été aussi enthousiaste à l’idée de célébrer un anniversaire. Mais cette année, la symbolique est particulière ! J’ai 28 ans le 28 Novembre ce n’est pas anodin. D’ailleurs, le 28 est mon nombre fétiche. Je pense donc que consciemment ou non, j’ai fait en sorte que cette année reste dans mes anales perso. Cet anniversaire marque un passage. J’ai l’impression d’avoir changé, d’avoir évolué, d’avoir atteint l’âge de raison de ma vie d’adulte. Je me suis délesté de tous les schémas d’actes et de pensées qui étaient ancrés en moi depuis des années et qui me tiraient vers le bas.
28 ans, célibataire, sans enfant, pas propriétaire
Dans mon article sur la crise des 25 ans, j’ai abordé les sujets qui commencent forcément à nous tarauder à cet âge, parfois malgré nous, comme le mariage, les enfants, l’achat immobilier… Je me souviens avoir relativisé ces sujets en estimant que j’avais du temps devant moi. Je crois que dans le fond, j’essayais de ne pas céder à la panique en me rassurant comme je pouvais. A l’époque, on voyait énormément de messages de femmes adorant leur vie de trentenaire, célibataire, sans enfants, qui n’a pas acheté son appart. En tombant sur ce genre de message, j’ai parfois pensé que ces personnes se voilaient la face. J’ai aussi eu une montée d’angoisse à l’idée d’en être au même point quand j’aurais leur âge. J’avais le syndrome Ally McBeal et je ne voyais pas ça d’un bon œil.
Le syndrome Ally McBeal
Il y a quelques années, j’ai fait un constat alarmant : je suis Ally McBeal ! Même s’il s’agit d’une série culte des années 90, avec une actrice que j’apprécie beaucoup, Calista Flockhart, en aucun cas me trouver des points communs avec l’héroïne ne pouvait représenter un « goal de vie ». Elle est mignonne, attachante, loufoque, optimiste et ouverte d’esprit. Mais elle est obnubilée par sa vie sentimentale. Lorsque celle-ci s’éloigne de l’image du foyer parfait qu’elle a en tête, elle sombre dans la dépression, se cloître dans son monde imaginaire ou alors, elle fait une fixette sur son amour d’enfance, Billy, bien qu’elle sache au fond d’elle qu’il n’est pas l’amour de sa vie. Voilà pourquoi être Ally McBeal, n’était pas vraiment flatteur dans mon esprit et représentait une forme de stress. Je ne voulais pas être comme elle mais je lui ressemblais parfois.
Ally McBeal 2.0
Puis je me suis concentrée sur la cinquième saison, la saison finale, celle où Ally fait le deuil de sa relation avec Robert Downey Jr, évincé de la série à cause de sa relation avec la drogue. Ally achète une maison pour elle toute seule ; elle se découvre une fille cachée dont elle va devoir s’occuper ; elle est devenue associée dans le cabinet d’avocat qu’elle a rejoint en saison 1. Bien sûr, elle entame une énième relation sans intérêt. Même avec Jon Bon Jovi, ça ne fonctionne pas mais cela n’a pas d’importance. A l’issue de la saison 5, Ally McBeal a trouvé la paix, c’est devenu une adulte et toutes les choses qui pouvaient la tourmenter sont devenues des broutilles. Désormais, je me sens proche d’Ally Mc Beal mais la connotation négative a disparue.
28 ans, célibataire, sans enfant, pas propriétaire et heureuse
Je suis passée à la version 2.0 de moi-même. Il s’agit d’une Cannelle qui sait ce qu’elle veut, qui sait où elle va, qui a fait la liste des choses qui lui importaient vraiment.
Aujourd’hui, j’ai 28 ans et je n’ai pas le blues de l’anniversaire. Je ne suis pas embourbée dans une situation financière compliquée. J’ai un emploi et un salaire qui m’apporte un certain confort. Je suis libre de mes mouvements. Je ne suis pas dans une relation néfaste avec une personne bien loin du seuil minimal de mes attentes. J’ai également tout un tas de projets hyper épanouissant. Aujourd’hui, je ressens une sorte de plénitude. Comme si, il aurait été bien plus angoissant, étouffant, pour moi d’avoir toutes ces choses considérées comme des must-haves à mon âge.
Je rêve d’accomplissement, cependant mon accomplissement, ne passe pas par le chemin classique.