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Pourquoi #Girlboss est un mauvais livre business ?

23 septembre 2022
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C’est un best seller toujours à la vente, qui a engendré un mouvement et galvanisé des milliers de femmes à travers le monde pourtant #Girlboss est le plus mauvais livre business que j’ai lu.

Comme chaque été, j’ai éprouvé une grande envie de faire le vide. Une envie de trier, de ranger, de vendre, de donner. Après mon « dressing » (laisse-moi croire que j’ai un vrai dressing digne de ce nom et pas la fameuse commode KALLAX d’IKEA), c’est sur ma bibliothèque que j’ai concentré toute mon obsession. Même si vendre des livres sur Momox, ça ne rapporte pas grande chose, ça a le mérite de faire de la place.

Le premier livre qui a attiré mon attention est #Girlboss de Sophia Amoruso. D’ailleurs, si je suis parfaitement honnête, je suis en colère rien qu’en regardant la couverture tant ce livre est une arnaque.

Mon problème avec #Girlboss

Déjà, je vais te faire une petite révélation : je déteste le terme “girlboss”. Je lui préfère largement celui de “business woman”. Je ne sais pas pourquoi mais quand j’entends “girlboss”, je pense à Barbie. Je vois du rose un peu partout, des tenues courtes et légères. ça ne m’évoque pas une personne sérieuse, digne de confiance qui se démène dans son travail. Je pense tout de suite à quelqu’un qui va constamment mettre sur le tapis le fait que c’est une femme lorsqu’elle va rencontrer des obstacles.

Un article de Forbes qui développe plus sérieusement cette idée : #Girlboss: Feminist Dream Or Narcissistic Nightmare ?

J’ai bien conscience que mes propos ne sont pas politiquement corrects, que ce ne sont que des sensations qui ne reposent sur rien de tangible. D’ailleurs, je ne peux pas vraiment expliquer ce ressenti. En revanche, je suis certaine que c’est ce qui m’a fait détester #Girlboss de Sophia Amoruso.

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La femme derrière Nasty Gal

Pour la petite histoire, Sophia Amoruso est la fondatrice de la marque de prêt-à-porter Nasty Gal (avant que la société ne fasse plus ou moins faillite et ne soit rachetée par Boohoo). Dans #Girlboss, elle raconte les prémices du succès de Nasty Gal, d’EBay à Los Angeles; son enfance solitaire, sa vie d’adulte marginale et fainéante (se sont ses propres mots). Elle donne également les clés qui lui ont permis de pérenniser son succès et de faire de Nasty Gal une entreprise prospère. Du moins, c’est ce qu’elle prétend.

#Girlboss : l’égo trip de Sophia Amoruso

Le premier défaut qui me vient tout de suite en tête c’est l’égo. J’ai l’impression de lire l’ego trip d’une nana qui ne touche plus terre.

Beaucoup d’entrepreneurs écrivent une biographie. Tantôt par ego, tantôt pour l’image de marque. Ou bien pour mettre un visage sur une société, créer du lien affectif. Quelle que soit la motivation première, ils ont tous un message à faire passer, une idéologie à véhiculer. Tous sauf Sophia Amoruso qui, durant les 205 pages de son livre t’explique à quel point elle est géniale.

Gloire à Sophia Amoruso

Tu me répondras que ce livre est plus inspirationnel que pratique. Il a sans doute été fait pour donner la niaque aux aspirants entrepreneurs et, soyons honnêtes, il en faut. Mais je ne vois pas en quoi c’est motivant de lire, encore et encore, que Sophia Amoruso est trop hype, que la coolattitude coule dans ses veines, qu’elle était bien trop cool pour le système scolaire et le salariat.

Avec ma touche, un anorak extra large devenait du Comme des Garçons, et un pantalon de ski du Balenciaga

#Girlboss

Dès le début du livre elle met l’accent sur son côté “sale gosse” et veut se la jouer cool en parlant de Marijuana. Plus tard, lorsqu’elle évoque ses déboires avec les autres vendeurs eBay, elle nous offre la pépite suivante : “je me suis tenue à l’écart de tout ça, gardant la tête basse et faisant de mon mieux, comme d’habitude.”

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L’autopromotion à son paroxysme

Sophia Amoruso se met en avant (en même temps c’est son livre) mais elle n’en oublie pas ses équipes. A tel point que c’en devient gênant. On a l’impression que les plus grands cerveaux travailleurs du monde sont impliqués de près ou de loin dans l’entreprise.

Pour te la faire courte : elle est géniale, créative et peut prendre toutes les casquettes. Elle ne recrute que des gens géniaux pour bosser dans son entreprise hyper disruptive, à la pointe de la mode, dont on s’arrache tous les produits. Ceci alors qu’elle n’a pas fait d’études et quasi jamais réussi à garder le moindre emploi.

Si après avoir lu les 5 premiers chapitres, tu n’as pas envie de faire un tour sur le site Nasty Gal, ou de passer à l’étape achat, c’est que psychologiquement tu es très forte.

Une personnalité antipathique

Dans #Girlboss, Spohia Amoruso a tout misé sur sa personnalité. On peut, au premier abord, la percevoir comme une femme d’expériences, drôle, stylée et pleine d’esprit. De mon côté, je la trouve surtout antipathique. J’ai du mal à avoir de la sympathie pour elle et à trouver son parcours fascinant.

Quand elle t’expose son idéologie anarchiste, son implication à combattre le système dans sa jeunesse, puis qu’elle te dit qu’après quelques années Nasty Gal atteignait 150 000 $ de chiffre d’affaires au déjeuner, ça laisse perplexe.

J’étais persuadée que le capitalisme était la cause ultime de l’avidité, des inégalités et de la destruction dans le monde

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Quand on sait qu’elle a revendu Nasty Gal à Boohoo qui n’est pas loin derrière Shein et Zara niveau pollution et exploitation humaine… “Quand on sait qu’elle a tout balayé d’un revers de main parce que “faut bien manger”… ça n’aide pas à éprouver de l’admiration pour cette personne.

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Une marque sans valeur ni engagement

J’aime les gens qui ont des convictions, qui se battent pour quelque chose de plus grand, tant bien que mal. Je m’attendais à ce qu’il y ait une vision avec un grand V. La plupart des entrepreneurs créent leur société pour répondre à un besoin. Il peut être égocentré, naître des fruits d’expériences personnelles. Il n’en reste pas moins que leur société à un but et véhicule quelque chose.

Ici, avec Nasty Gal, on se rend compte qu’il n’y a ni Vision, ni Idéologie. Il s’agit juste de vendre et de soigner les détails pour bien vendre. C’est décevant.

Des concepts pré-établis

Pour écrire cet article le plus consciencieusement possible, j’ai relu #Girlboss. Au fil des pages, je me suis sentie moins enragée. J’ai pris le contenu qui m’était donné, sans jugement. Dans l’ensemble, il y a du bon. Sophia Amoruso parle de confiance en soi, de loi de l’attraction, de persévérance, de discipline… Des concepts pas très novateurs mais qui ont prouvé leur efficacité. Seulement, à la différence de tous les livres de développement personnel qui les ont abordé, ils sont mal amenés.

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#Girlboss ou le grand bordel

Je n’arrivais pas à mettre le doigt sur ce qui me dérangeait le plus dans #Girlboss puis, c’est apparu. Le livre est affreusement mal écrit. Elle aborde un concept puis y insère tellement d’anecdotes perso plus loufoques les unes que les autres qu’on s’y perd.

C’est comme si, Sophia Amoruso avait voulu écrire une biographie; que son éditeur l’ait trouvé un peu légère et qu’en réécriture on y avait ajouté des concepts pour lui donner plus de substance. C’est superficiel et ça sonne faux.

Le vent de fraîcheur de #Girlboss

Ce qui relève le niveau ce sont les interviews glissées en fin de chapitre. Des professionnels de la mode et du commerce écrivent un petit texte d’une page ou deux. Leur pensée est claire, précise. A la fin on sait qui ils sont, quel est leur parcours, ce qui les anime et ce qu’ils veulent transmettre. Ils auraient tous dû donner des cours à l’auteure.

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Rendre à César ce qui est à César

Enfin, je dois admettre que le chapitre dédié à l’entrée dans l’entreprise n’est pas dénué d’intérêt. Elle y aborde la rédaction du CV et de la lettre de motivation. Donne des conseils pour un entretien d’embauche réussi. Dévoile l’attitude que doit adopté un bon employé. C’est clairement le seul chapitre sur lequel je n’ai rien à redire car je partage ses pensées.

D’ailleurs, dans l’ensemble, la fin du livre est plus agréable. Les derniers chapitres ont plus d’intérêt. Ils ont bien plus clairs et objectifs.

Un livre business qui vaut l’achat ?

Sophia Amoruso s’est perdue dans la rédaction de se livre. Je pense que la motivation première de se livre était l’égo. L’envie de montrer aux gens qui l’ont prise de haut qu’elle valait plus que ce qu’ils pensaient. L’envie d’étaler sa réussite. Il y a eu une telle attention médiatique autour d’elle et de son entreprise que ça lui est monté à la tête. Alors, elle a écrit un livre qui, sous couvert de motiver tout un tas de girlboss à travers le monde, la mettait un peu plus en avant.

#Girlboss est un mauvais livre business simplement parce que l’égo de son auteure prend trop de place. Mais également parce qu’écrire un livre pertinent et captivant sans montrer qu’on a pris le melon n’est pas à la portée de tous. Si tu veux lire un bon livre business, je te conseille celui d’Hapsatou Sy. Elle y raconte son parcours d’entrepreneure, son histoire familiale, ses échecs… sans en oublier son lecteur. Elle sait raconter son histoire en prenant de la hauteur et en donnant des conseil avisés.

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30 ans | Paris | Food Obsessed Social Media Manager | Lifestyle Blogger |
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