Cette personne qui va à Roland Garros toute seule, c’est vraiment moi ?
Parce que si on m’avait dit il y a un an que je prendrais des billet pour le jour 1 des qualifications (Opening Week) de Roland Garros 2025, j’aurais dit : “Impossible !”.
Mon lamentable parcours sportif
Impossible car je n’ai jamais été branchée sport… Au grand dam de mes proches.
On m’a “forcé” à faire de la natation quand j’étais petite. D’abord par sécurité. Parce que j’avais tendance à n’en faire qu’à ma tête et à partir seule me baigner sans brassards alors que je ne savais pas nager. Mais comme je n’ai pas l’esprit de compétition, je n’ai pas poursuivis. Idem pour l’équitation même si dans ce cas précis, je ne pratiquais pas suffisamment pour prétendre participer à la moindre compétition.
J’ai toujours eu du mal à m’intégrer dans un groupe et à être apprécier donc tout ce qui était collectif me stressait trop. Je n’ai jamais été tactile donc les sports de contact, très peu pour moi.
J’ai fait un peu de patinage et de GRS mais comme cela inclut souvent une représentation, j’ai abandonné.
Rien ne présageait que je m’intéresse à Roland Garros
Pour être honnête, je n’ai jamais envié ces enfants/ados avec des emplois du temps de ministre et une tonne d’activités extra-scolaires. Et comme je suis plutôt introvertie, à la fin d’une journée de cours, je n’ai qu’une envie rentrer. Me poser, tranquille, et recharger mes batteries sociales dans le silence.
Le sport, je n’aimais pas le pratiquer en dehors des cours d’EPS et je ne le regardais pas non plus. Mon père et mon frère pratiquent le basket mais je ne m’y suis jamais intéressée plus que ça.
J’ai aperçu des bribes de match importants style Coupe de Monde de football mais sans plus.
Bizarrerie : je déteste le son d’une émission de radio mais également le fond sonore d’un match de foot ou le ton des commentateurs.
Mais tout a changé au moment des JO.
De parisienne aigrie à supportrice
Je dis bien au moment des JO parce qu’avant j’adoptais la posture du parisien aigri.
En même temps, il y avait de quoi être aigrie. On s’est tapé des mois de travaux dans Paris même comme dans les transports en commun avec des lignes fermées ou déviées, des trajets rallongés… Ensuite on nous a parlé d’accès prioritaire, de zones fermées aux riverains qui n’assistaient pas à un évènement sportif…
Comme tout bon parisien j’ai dit que ce serait la merde, que ce serait nulle, que ce n’était pas une bonne idée de faire ça ici, que la vie serait un enfer… Et, comme tout bon parisien, au bout de 3 jours je faisais mon emploi du temps en fonction du programme des matchs pour crier et applaudir devant ma télé.
Invraisemblable, je sais.
L’appel du réel
J’étais tellement conquise par le JO que je mourrais d’envie de voir la vasque; J’avais tellement envie de la voir s’allumer et prendre son envol. Mais je n’avais personne pour y assister avec moi. Donc je n’ai rien fait.
J’ai essayé de trouver des billets pour certaines manifestations sportives. Sans succès la plupart du temps. Parfois il restait des places. Mais n’ayant personne pour y assister avec moi, je n’ai rien acheté.
J’ai pensé un instant me rendre dans les différentes fan zones, mais là, c’est mon côté introvertie qui m’a calmé direct.
Et même si c’était chouette de suivre la compétition à la télévision (rien ne vaut le confort de son chez-soi) j’ai quand même l’impression d’avoir loupé quelque chose.
Alors, une semaine avant le début des qualifications de Roland Garros 2025, j’ai pris un billet pour le jour 1 de l’Opening Week.
L’épreuve des solos dates
En tant que free-lance, il est plus facile pour moi de m’organiser et de me dégager du temps. Alors, autant en profiter pleinement et ne pas attendre que mes amis en CDI soient disponibles (ou aient les mêmes envies que moi).
Je suis une adepte de longue date des solo dates. D’abord parce que j’ai toujours eu des emplois du temps chargés entre les cours, les stages et mon travail de serveuse. Ensuite, en tant que manager dans la restauration avec un week-end en pleine semaine, j’ai appris à faire des activités seules. Aussi parce que j’avais besoin de ces pauses seules avec moi-même.
Maintenant, je suis social media manager et créatrice de contenu free-lance. J’ai une flexibilité que mes amis en CDI n’ont pas. Et il faut dire que je n’ai pas beaucoup d’amis donc cela restreint les possibilités.
Tout ça pour dire que les solo dates, je connais. je crois que ma vie entière est un solo date (mais ça, on en reparlera). Pourtant, il y a certaines activités que je “rechigne” à réaliser seule. Aller au cinéma seule, c’est ok. Mais aller à un concert ou voir un match seule… effrayant.
Roland Garros à plusieurs c’est plus fun mais…
Avec ce petit jour à Roland Garros, je suis complètement sortie de ma zone de confort. Et, même si j’aurais aimé y aller accompagnée, je suis heureuse d’avoir sauté le pas.
Je réalise doucement que la frustration de ne pas assouvir ses envies est bien plus problématique que celle de devoir le faire seule. Je suis allée à Roland Garros toute seule et j’en garde un bon souvenir. A l’inverse, j’aurais profondément regretter de ne pas y aller juste parce qu’il n’y avait personne pour s’y rendre avec moi.
Ceci est ton signe de faire ce qui te plaît même si tu dois le faire seule.
