J’essaie tant bien que mal de me sortir de ma léthargie et de ne plus être l’exemple vivant de la définition de blasé. Et voici ma première action pour changer la donne.
“A quoi bon ?”
A quoi bon me lancer dans des projets, puisque rien ne porte ses fruits ? A quoi bon faire des efforts ? A quoi bon essayer encore et encore ? A quoi bon faire autre chose que glander toute la journée ? A quoi bon espérer ? A quoi bon nouer des liens et les entretenir ? … Tel est mon mood du moment.
Qu’est-ce qui ne va pas chez moi ?
Tu l’auras compris, en ce moment ce n’est pas la grande forme. Pourtant, rien n’a vraiment changé dans ma vie. Aucune dispute, aucune mauvaise nouvelle ni aucun autre évènement dramatique qui aurait pu affecter mon état d’esprit. Rien de tout cela !
C’est juste qu’en ce moment plus rien n’a d’intérêt à mes yeux.
Dis comme ça, cela pourrait s’apparenter à un état dépressif. Cependant, si je sonde mes émotions, je ne ressens aucune tristesse, aucune colère ni même une once de mélancolie. C’est d’autant plus étrange car je n’ai jamais été d’humeur aussi égale.
Mood : entre flemme et indifférence
Ce qui me saute aux yeux en revanche, c’est que je n’ai pas la moindre envie. Je n’ai pas la moindre motivation à faire quoi que ce soit, à entreprendre quoi que ce soit.
Cela fait plusieurs jours que je cherche en vain à mettre des mots sur ce que je ressens. Je tente de m’expliquer pourquoi je ne sais plus quoi faire de mes journées ou de mon temps libre alors que trouver des occupations n’a jamais été un problème jusqu’ici. Sans rire, durant le confinement, j’avais 1000 projets en cours. Mais là, rien ne me vient. Je suis incapable de me concentrer ou de remplir une to do list.
Ça ne me fait plus vibrer
Pourquoi je ne pratique plus toutes ces activités que j’adorais ? Où sont mes moments bullet journaling, mes cours de pilates, mes sessions de yoga, mes latte matinaux et mes centaines d’idées d’articles de blogs et de shootings photos ? Mais surtout, pourquoi je n’y trouve plus d’intérêts ? Pourquoi ça ne me fait plus vibrer ?
Mon truc à moi, ça a toujours été l’écriture. A titre professionnel comme perso. Là encore, l’envie et la motivation sont absentes. Mais je me suis obligée à écrire. C’est donc en commençant cet article que j’ai réussi à trouver LE mot qui décrit parfaitement où j’en suis : blasé.
Nom de code : “Blasé”
Ce n’était ni “dépressif”, ni “déprimé” mais c’était tout simplement “blasé”. Lire la définition du terme a fini de me convaincre.
Blasé :
- Personne qui pense avoir épuisé l’expérience humaine et qui est dégoutée de tout
- Personne dont les sensations et les émotions sont émoussées, qui n’éprouve plus de plaisir à rien
- Synonyme : indifférent, insensible
C’est exactement mon état d’esprit du moment.
Blasé au quotidien
Je n’entretiens plus de skin care routine. Mon bullet journal est à l’abandon depuis des mois. Et, ma création de contenu est au point mort. Ma vie sociale aussi mais ça, ça ne change pas et en vrai ça ne me dérange pas plus que ça mdr. J’ai complètement laissé tomber le sport et ma remise en forme. A l’origine, cela venait d’une blessure au dos puis de la peur de la réveiller puis il fallait que je fasse des économies… Et, enfin, la flemme a pris le relai. J’ai eu quelques élans de motivations mais ils n’ont par duré plus d’une semaine.
Mes différents projets n’avancent pas et, à dire vrai, en ne faisant que le minimum syndical, je ne risque pas d’inverser la vapeur. Je me retrouve à procrastiner de manière tout à fait scandaleuse (j’avoue) alors que c’est un des traits de caractère que je déteste le plus, autant chez moi que chez les autres. Jusqu’ici, j’avais toujours bien gérée ma tendance à procrastiner. Pourtant, ces derniers mois elle est devenue incontrôlable.
Ne plus être blasé : un début de solution
Si je me triture les méninges depuis que j’ai identifié ce pic d’indifférence, de paresse et de flemme c’est parce que je pense que la première étape c’est d’identifier le problème. N’en déplaise à ceux qui pointent du doigt les personnes problem finders. On ne peut pas agir et être problem solving si on n’a pas connaissance du problème et si on ne connaît pas son origine.
Donc le noeud du problème c’est cette sensation d’“avoir épuisé l’expérience humaine”. Cette moitié de définition est très intéressante parce qu’au premier abord on va l’interpréter comme une notion tragique : être arrivé au bout de quelque chose et donc entamer une sorte de fin.
Mais moi, quand j’ai lu ce terme, je me suis arrêtée sur le mot “expérience”. L’expérience c’est “le fait d’éprouver quelque chose dans sa réalité” mais également le “fait d’acquérir, volontairement ou non, ou de développer la connaissance des êtres et des choses par leur pratique et par une confrontation plus ou moins longue de soi avec le monde.” (cf article du cnrl sur le sujet)
Passer à côté de l’expérience humaine
Lire la définition de blasé, loin de me démoraliser, m’a réveillé. Par “expérience humaine”, j’ai compris : succession d’évènements, de tentatives propres à l’humanité dont on retire quelque chose. J’ai réalisé également que j’étais en train de passer à côté de cette expérience en ne prenant pas d’initiatives.
Parce que cette expérience humaine, c’est moi qui la construit et personne d’autres. Donc, soit je me complais dans mon indifférence attendant que les expériences qui valent le coup viennent à moi. Soit je me houspille un peu et je fais en sortes de provoquer ces évènements et donc d’enrichir mon expérience humaine.
Ce qui m’amène à un autre concept : la visualisation.
La Chiara che vorrei
La visualisation c’est une technique de projection d’images mentales positives. Mais pour moi, sagittaire ascendant bélier lune capricorne, c’est un concept beaucoup trop abstrait dit comme ça pour que j’y adhère. Moi, je préfère les plans, les méthodes, et pas simplement visualiser les bonnes choses que j’aimerais qu’il m’arrive. Bon, j’ai beaucoup trop largement simplifié l’idée, mais tu vois ce que je veux dire ?
C’est alors que je me suis souvenu des propos de Chiara Ferragni dans son documentaire Unposted. Elle disait se servir de la visualisation pour avancer humainement et professionnellement en imaginant “La Chiara che vorrei” (trad. littérale : la Chiara que je voudrais). Elle s’est d’ailleurs tatouée cette phrase sur la main gauche pour l’avoir à portée de vue en toute occasion.
Bullshit ou game changer ?
J’avoue qu’au début j’avais trouvé cette pratique un peu … cul-cul. Voire même un chouia mensongère comme pour donner du pain aux manants en leur faisant croire que tout est possible s’ils le souhaitent. Et j’apprécie peu ce genre de discours.
Mais en soi, quel meilleur moyen d’atteindre ses objectifs et de vivre la vie dont on rêve que de confronter chacune de ses décisions, chacun de ses actes, à la version future idéalisée de soi-même ?
La Cannelle du futur est …
Pour mon côté pragmatique et réaliste, il fallait que je rationalise tout ça, à l’écrit autour de la phrase type suivante :
La Cannelle du futur est …. elle a …. donc aujourd’hui elle ….
Je pars de la finalité, de l’objectif comme s’il avait déjà été atteint. Ensuite je décortique et je définis l’action logique à entreprendre dès maintenant pour y arriver.
- la Cannelle du futur est fit (sculptée), elle a 10kg de moins donc aujourd’hui elle retrouve le chemin de la salle de sport
- la Cannelle du futur est super douée en pilates et yoga, elle a plusieurs centaines d’heures de pratique à son actif, donc aujourd’hui elle intensifie sa pratique
- la Cannelle du futur est blogueuse, elle peut vivre de son activité donc aujourd’hui elle met toutes les chances de son côté, elle publie et assure la promotion de son blog sans se cacher derrière la gêne et la timidité.
Sortir de la stagnation
Mais la première chose à mettre en place pour atteindre cette version futuriste de moi-même, c’est de me mettre un coup de pieds aux fesses. Il faut que je me force. Il faut que je sois disciplinée et pas seulement que j’attende que l’envie, l’inspiration, la motivation, fassent leur oeuvre. Parce que par définition, le fait d’être blasé implique de ne pas faire preuve d’initiative et d’attendre.
Pour sortir de cette stagnation, il faut que je me force à être dans l’action et plus dans la passivité. Chez moi, ça passe souvent par un concept très simple qui s’appelle “le pied dans la porte” ou le principe de l’engagement. En gros, quand j’investis de l’argent dans quelque chose, j’ai davantage de chance d’aller jusqu’au bout pour le rentabiliser. On en reparle dans quelques mois quand j’aurais rentabiliser mon abonnement sportif.
Mais je pense que le plus bénéfique pour moi sera d’arrêter de me concentrer sur les obstacles, les contraintes, les restrictions. Toutes ces choses qui, sont de bonnes excuses, qui m’empêchent de faire ce que je veux. De les minimiser ou de faire comme si je les avais déjà surpasser.
Et toi, à quoi ressemble ta version futuriste ?