Une nuée de boutons se sont invités sur mon visage en 2015.
Quand j’y pense, elle ne l’avait j’avais vraiment déserté. Chaque mois, chaque semaine même, elle envoyait un de ses sbires me faire un petit coucou. Tantôt le costaud bien gros et douloureux s’invitait sur mes tempes. Facile à dissimuler certes, mais gênant quand même. Parfois elle missionnait les minis, ceux qui donnent l’impression que ton menton a de la cellulite ; ou bien un agent solitaire sur mon front, histoire que vue la superficie du truc, personne ne puisse le manquer. Et, dans de rares cas j’avais droit à la bombe atomique: le bubon. Un bouton si énorme qu’il trouble ta vision et que tu as l’impression qu’il te pousse un second nez. Si gros et mou que tu sais que si tu le perces :
- Premièrement, tu seras marqué à vie
- Deuxièmement, tu vas pisser le sang (pas le sébum mais carrément le sang).
Tel était mon fardeau et je le portais sans trop y penser.
Puis un jour, j’ai arrêté la pilule. J’arrivais à la fin de ma plaquette, à la fin de mon ordonnance et j’avais la flemme de la faire renouveler. En plus, la raison principale pour laquelle je la prenais était l’acné. Sauf que cocotte n’était pas foutue de faire son job correctement alors je n’ai pas renouvelé son contrat.
Le calme avant la tempête
Les six mois qui ont suivi ont été parfaits. J’ai repris mon alimentation en main, fait du sport, mis moins de maquillage et les résultats étaient au rendez-vous. Plus de boutons, mais des petites tâches, des cicatrices (car je n’utilisais pas les mêmes produits que maintenant) et quelques boutons sous-cutané que je voyais parce que je connais mon visage mais que ni les autres ni les appareils photos ne descellaient. Tout allait bien jusqu’à ce que je fasse quelques bêtises qui sont répertoriées dans cet article. Et là… le cauchemar a commencé.
Le début des ennuis
Le mot peut paraître un peu fort mais c’est comme ça que je l’ai ressenti et que je le ressens encore lorsque je repense à cette période. C’était dur, c’était long et éprouvant.
Les premiers jours je me suis dis : « tiens, ça faisait longtemps », mais je n’étais pas plus inquiète que ça. Puis les jours ont passé, la situation empirait et j’ai réalisé que, ni au collège ni au lycée, je n’avais eu autant de boutons sur le visage en même temps. Faut dire que je n’ai pas réellement souffert d’acné à cette époque. Mes copines me « détestaient » un peu pour ça d’ailleurs ^^ ! Si j’avais quelques boutons, ils disparaissaient assez rapidement et de toute façon, je ne le vivais pas mal. On peut dire que le karma, le destin ou la vie, appelons ça comme on veut, m’a bien rattrapé.
Là, ça pullulait dans tous les sens, même sur mes joues, la seule zone où je n’en ai jamais. J’étais un peu désarmée, l’acné m’a eue par surprise. Quand j’ai réalisé l’ampleur que ça prenait et que tout ce que je pouvais appliquer n’y changeait rien, j’ai pris rendez-vous chez ma dermato (que je n’avais pas vue depuis des années). J’ai compté les jours qui m’en séparaient, comme un enfant compte les jours avant Noël.
Prendre son mal en patience
Elle m’a prescrit une crème et une cure d’antibiotiques de 3 mois (jusqu’au prochain rendez-vous) en me précisant que je ne verrais pas d’amélioration avant 1 mois et demi. Désespoir. Je venais de reprendre les cours, de commencer une école de com, j’étais entourée de fils et de filles à papa un peu prétentieux, dédaigneux. Bref des gens qui avaient la vingtaine et qui se comportaient comme s’ils étaient encore au lycée. C’est l’effet « école » sans doute. Quoi qu’au fond on quitte jamais vraiment le lycée (et ça on s’en rend encore plus compte quand on fait de l’acné adulte).
Je fais une généralité car en majeure partie ils étaient comme ça mais je ne mets pas tous les élèves, notamment les quelques copines que je me suis fait, dans le même panier. À bon entendeur !
Une vie d’ermite
Mon intégration ne s’est pas bien faite, voire pas faite du tout. Quand ça grouille sur ton visage, ça n’aide pas à avoir confiance en soi et à aller vers les autres. Ça ne donne pas forcément une bonne image et ne donne pas envie d’aller vers toi non plus (faut dire ce qui est). Durant toute cette période j’ai été dans le retrait, je me suis retirée de la vie sociale. Mes semaines étaient très chargées entre les cours et différents devoirs/projets à rendre. Le week-end, je faisais des masques ou je laissais respirer ma peau. Je ne sortais quasiment pas, je ne voyais pas mes amis, j’ai même refusé des extras en restauration parce qu’avec la tête que j’avais, c’était juste impossible.
Tout était devenu compliqué. Prendre le métro, aller chez le coiffeur, faire une course. Je croisais les doigts pour ne rencontrer personne sur mon chemin. Mais même les inconnus me dérangeaient.Quand on se sent vulnérable, on a tendance à devenir parano. Non pas qu’ils me regardaient bizarrement, qu’ils riaient, murmuraient ou quoi que ce soit mais je savais ce qu’ils voyaient en posant les yeux sur moi et ce qu’ils devaient penser. Moi-même lorsque je croisais mon reflet dans le miroir j’avais un mouvement de recul.
Le maquillage, mon sauveur
Me maquiller était devenu un calvaire car, si je pouvais éviter mon reflet tout le reste du temps (même dans les vitres du métro), la session maquillage était le seul moment où j’étais obligée de « me contempler ». C’était le moment de la journée, qui me donnait envie d’aller me recoucher, de me cacher sous ma couette jusqu’à ce que ça passe.
Je suis assez fière de moi d’ailleurs parce que même si tentation était forte, je n’ai jamais loupé un jour de cours ni de stage.
Pourtant, il était indispensable. Avec maquillage ce n’était peut-être pas brillant mais sans, c’était pire encore. Il fallait au moins ça pour sauver les meubles.
Le plus agaçant quand tu portes du maquillage et que tu as beaucoup de boutons, c’est que tout le monde pense que c’est à cause du maquillage alors que pas du tout. C’est le cas pour certaines personnes, faut pas se leurrer. En ce qui me concerne, l’acné était la réaction, l’aspect visible d’un souci intestinal causé par une boisson amincissante. Il y avait aussi, peut-être un souci d’hormones dû à mon arrêt « violent » de la pilule. Même si, à l’époque je n’avais pas encore desceller la source exacte du problème (et ça m’a joué un tour), je savais que le maquillage n’y était pour rien. Je savais que la cause de mon acné était « interne ».
Sortir la tête de l’eau
Fin novembre ça allait mieux. Très peu de changements sur le mois de décembre. C’est en janvier 2016 que ma peau s’est véritablement améliorée. J’avais encore 2 ou 3 irréductibles boutons qui persistaient ou apparaissaient, des boutons sous-cutané au niveau du menton (encore et toujours) et énormément de tâches, de cicatrices dues à l’acné. Avec du maquillage, c’était tout à fait gérable. J’ai continué à voir ma dermatologue tous les 3 mois, nous avons continué le traitement (du zinc) et changé la crème. J’avais commencé à utiliser la Clarisonic et je voyais déjà des améliorations. Nous étions sur la bonne voie. Je me sentais beaucoup mieux dans ma peau, plus en forme. J’avais commencé un super stage et je sortais plus, heureuse que toute cette histoire soit derrière moi.
Résignée
Mars-avril- mai 2016, ma peau était nickel. Sans boutons mais avec quelques tâches ici et là. Et début juin, j’ai senti que le vent allait tourner. J’avais comme des bouffées de chaleur au niveau du visage. De l’excès de sébum en veux-tu, en voilà.
J’avais refais une cure de cette pseudo boisson miracle dont je parle dans cet article, quelques semaine auparavant et je n’avais pas fait le rapprochement.
Une semaine après, je commençais à bourgeonner au niveau du menton et des tempes. Du coup, avec ma dermatologue, nous avons décidé de recommencer la pilule en plus de l’antibiotique et des crèmes dans l’optique d’un traitement à la vitamine A, à la rentrée, si nécessaire. Bien sûr la pilule peut faire sortir les boutons les premiers mois. Perso, j’avais déjà changé 3 fois de pilule dans le passé sans avoir la moindre réaction. Donc, je n’étais pas inquiète.
Rebelotte
En plus, je savais pertinemment que les dés étaient jetés, que la poussée d’acné était en marche et que, comme la première fois, j’allais devoir prendre mon mal en patience. D’une certaine façon, j’anticipais. Sauf que je n’étais pas préparée (encore) à ce qui m’est tombé dessus. Je crois qu’en fait, on n’est jamais préparée à être défigurée. Le mot peut sembler fort mais c’était clairement mon ressenti. A posteriori, j’ai l’impression que cette poussée était bien plus forte que la précédente. Sans doute parce que cette fois-ci je l’ai immortalisée en images. Un geste parfois déprimant sur le moment mais au final, si bénéfique. Il fallait que je constate réellement les progrès, que je puisse voir une lumière au bout du tunnel et que je me rende compte du chemin parcouru. D’une photo à l’autre on voit l’évolution, des débuts au pic d’acné puis le retour à la « normale ».
« On dirait une pub pour Biactol »
Au quotidien, je l’ai aussi mal vécu que la première fois. J’étais dans le monde du travail, j’étais stagiaire rédactrice beauté et quand tu as ce « titre », ça le fait moyen d’être recouverte de boutons. J’entendais certaines personnes murmurer ou alors se tourner vers moi lorsqu’une blague de mauvais goût, qui n’avait pas été faite à mon sujet mais qui après coup a semblé qu’elle pouvait m’atteindre, telle que : « on dirait une pub pour Biactol » était faite. Cet exemple est véridique. Bien sûr que j’avais entendu mais j’ai fait croire le contraire. J’ai eu les larmes au yeux une fraction de seconde mais je les ai vite ravalées.
Entre quiétude et frustration
J’ai tenu bon et continué mon travail sérieusement tout le reste du stage (faut dire qu’il restait peu de temps). Je savais ce que j’avais sur le visage, je savais que ni mon alimentation (plutôt saine et équilibrée), ni les produits que j’utilisais n’étaient responsables et je savais que j’entreprenais tout pour endiguer le problème. Mais ça, les gens autour de moi n’en avaient pas la moindre idées et se faisaient leur propre opinion. C’est d’un frustrant, de savoir quelque chose, d’en avoir la certitude mais de ne rien pouvoir faire pour leur prouver le contraire ou leur faire fermer leur clapet. Parce qu’en plus de penser tout savoir de l’acné, certaines personnes ont aussi le culot de se sentir supérieures à toi à cause de ça.
Déjà finie ?
Cette poussée m’a semblé bien plus virulente que la première, tant sur mon visage que dans mon dos. Je n’en ai pas parlé jusqu’ici mais mon dos a aussi énormément souffert. C’était très douloureux et il est longtemps resté dans un état lamentable. J’étais clairement esquintée ce qui signifie :
- pas de dos nu
- pas de débardeur
- toujours porter un pull
- toujours avoir les épaules couvertes (car même mes épaules étaient touchées)
Pourtant, après 1 mois et demi, la situation a commencé à s’améliorer. 1 mois plus tard, j’allais beaucoup mieux. On peut le constater sur les photos de mon séjour à Milan. Quelques boutons sur le visage mais, de loin, on ne voyait rien et c’était déjà bien plus « vivable ». Des tâches, oui, forcément je n’allais pas m’en sortir comme ça, mais les tâches se camouflent assez facilement. Le bouton lui, tu peux mettre 3 tonnes de produits dessus, tu ne le fera pas disparaître.
Une décision radicale qui s’imposait
En Septembre 2016, j’en avais un peu plus malheureusement. La poussée était finie mais l’acné se manifestait par-ci, par-là. J’ai donc décidé de commencer le traitement Roaccutane (c’est en réalité de l’Isotrétinoïne mais tout le monde reste sur « Roaccutane ») dont je parlerais dans un prochain article complet, peut-être même en vidéo. J’ajouterai TOUTES les photos depuis ma poussée de juin 2015 jusqu’à maintenant puisque j’ai pris l’habitude de photographier mon visage tous les mois, avant mon rdv avec la dermato.
Je ne voulais pas revivre ce que j’avais déjà vécu. Je voulais me débarrasser de l’acné une bonne fois pour toute et que mes cheveux reprennent vie parce que l’acné les a aussi sévèrement touché. Toute cette période a vraiment été éprouvante quand j’y pense. C’était pesant de se sentir gênée constamment, de vouloir se faire oublier, devenir transparente parce que, soyons lucides, personne n’ignore l’éléphant qui se trouve dans la pièce. Et moi qui aime tant me maquiller, m’apprêter, j’avais perdu ce plaisir. Le fait d’avoir de l’acné me mettait dans une telle situation de stress, d’angoisse, pour tout et pour rien. Je voulais en finir avec tout ça.
J’écris cet article maintenant parce que c’est ce que je ressentais il y a quasiment 1 an sans forcément mettre de mots dessus. Mais aussi parce qu’aujourd’hui, ça va tellement mieux. Ma peau est bien et moi aussi, mentalement, je vais mieux. Je ne trouve même pas ça gênant de mettre des photos de moi pleine de boutons. Sans doute parce que c’est derrière mois. D’un autre côté, ça reste mon visage, je l’assume ! Puis, je crois que c’est bien de parler d’une situation compliquée que l’on a su affronter et surmonter.
Après, j’ai conscience que ça aurait pu être pire et que j’aurais pu en porter les séquelles encore aujourd’hui et que tout le monde n’a pas cette chance.
Mon expérience avec Roaccutane, prochainement sur le blog. N’hésite pas à t’abonner à la newsletter pour ne pas la louper.
Coucou, je trouve très courageux de ta part de parler de ça car ce n’est pas facile . Je voulait te dire que l’on m’a proposer le roacutane mais je n’ai pas bcp de bouton mon dermatologue me l’a proposer mais g peur !!! Es-ce que tu as bcp peler et qu’elle sont l’es effet secondaire que tu as eu ?? Merciiii
Déjà, mille excuses pour cette réponse hyper tardive. J’imagine que tu as déjà pris ta décision, mais je vais tout de même te parler de mon expérience. Tout comme toi j’ai lu et entendu énormément de choses au sujet de ce traitement cependant, il faut que tu saches que:
1- roaccutane est le nom le plus connu mais il existe de nombreuses molécules différentes que ton organisme aimera ou pas. Trouver la bonne molécule limite les effets secondaires.
2- plus le dosage est bas, moins tu as de chances d’être victime des effets secondaires. Je suis montée à 30mg maximum au cour de mon traitement donc les effets secondaires étaient peu marqués. Je n’oubliais jamais de m’hydrater le corps et le visage après chaque douche, mon baume a lèvres est mon meilleur ami, donc je n’ai pas du tout pelé. L’effet secondaire le plus gênant était la sècheresse oculaire, notamment le matin, qui se dissipe grâce à des gouttes.
On m’avait également parlé de roaccutane il y a des années lorsque j’avais quelques problèmes de peau récurrents. Sur le moment, j’ai préféré tester des solutions alternatives pendant près de 2 ans. Ensuite je n’ai plus eu de problèmes pendant 2 ans environ. Ce n’est que lorsque l’acné est devenue invivable et après avoir repris, sans succès des traitements à base de zinc, de crèmes et de pilule contraceptive, que je me suis tournée vers roaccutane. Et, en toute honnêté, je ne regret ni mon choix, ni mon parcours.