J’ai trouvé le trench coat idéal ! Il correspond en tous points aux critères que j’ai listé. Couleur, longueur, coupe … tout est parfait. Mais il faut que je t’avoue un truc : il n’est pas éco-responsable.
Le revers de la conscience écologique
Depuis que j’ai parlé éco-responsabilité et fast fashion sur le blog je fais beaucoup plus attention. Je choisis avec plus de soin les pièces que je mets en avant dans mes sélections. J’ai même blacklisté certaines marques chez qui je trouvais toujours mon bonheur. J’ai aussi l’impression qu’on m’attend davantage au tournant… Mais il m’arrive de craquer puis de culpabiliser. Je culpabilise parce que j’ai l’impression de ne pas respecter mes engagements, parce que j’ai l’impression de faire partie du problème, moi-aussi. Ce trench est le parfait exemple pour illustrer la situation.
Le problème avec mon trench coat
Pour que tu comprennes quel est le “problème” avec ce trench, il faut que je t’en dise un peu plus sur lui. Il s’agit du modèle Majorelle (aujourd’hui sold out mais tu peux quand même cliquer sur le lien, sait-on jamais) de la marque Tara Jarmon. Je l’ai shoppé pendant les soldes d’été 2021 à 188€ au lieu de 375€. Il est composé à 55% de coton, 45% d’élastane et d’une doublure 100% acétate.
Si t’es familier de la mode responsable, et de ses campagnes de sensibilisation, tu as dû percevoir les red flags. Mais histoire d’assumer, je vais les expliciter :
- Tara Jarmon est mal notée sur Clear Fashion. Avec un score de 9/100, elle est 442ème sur 461 marques intégrées sur l’application.
- Les soldes incitent à la surconsommation, à acheter des produits dont on n’a pas besoin sous couverts de pseudos bonnes affaires. Ainsi, on joue le jeu du capitalisme en achetant des produits bradés.
- La vente de produits bradés impacte (entre autres) le salaire et le niveau de vie des personnes qui les confectionnent.
- La culture du coton (non bio, ni certifié) demande d’énormes quantités d’eau et de pesticides.
- L’élasthanne est une matière synthétique dérivée du pétrole qui pollue les océans à chaque lavage à cause des microparticules plastiques qu’elle relâche.
Enfin, la cause principale de mon malaise, de ma culpabilité, c’est que j’ai la certitude que plus on consomme des produits, des marques, qui ne placent pas l’éco-responsabilité en haut de leur cahier des charges, plus on encourage ce système à prospérer.
Je culpabilise… enfin pas tant que ça
La culpabilité est présente mais elle ne m’empêche pas de porter et d’adorer mon trench coat.
Pas de panique ! Je ne t’ai pas fait tourner en bourrique à te faire croire que j’étais mal à l’aise avec mon achat pour finalement te dire que je me fiche de l’environnement et du système. Je ressens une certaine forme de culpabilité mais pas aussi forte qu’on le voudrait. Plusieurs raisons à cela :
- C’est un achat mûrement réfléchi. J’avais repérer ce trench des mois auparavant. Je me suis laissée du temps pour voir si je trouvais mieux ou si je pensais toujours à lui.
- Tara Jarmon est mal notée sur Clear Fashion mais cette note a été attribuée via des données publiques. Tara Jarmon n’a pas fourni d’éléments à Clear Fashion permettant de mesurer son impact humain, sociétal et environnemental. L’application s’est donc basée sur les données qu’elle a pu collecter ici et là. Si la marque avait participé, la notation aurait peut-être été différente.
- L’acétate se substitue à la soie. Elle consomme moins d’eau et de produits chimiques que d’autres matières synthétiques comme la viscose.
- Honnêtement, financièrement je ne peux pas me permettre de faire l’impasse sur les soldes ou les outlet de certaines marques. La plupart du temps j’ai l’œil et je fais des bonnes affaires. J’aurait bien plus culpabilisé d’acheter ce trench à 375€, surtout vu qu’il n’est pas éco-responsable.
La qualité avant tout
Bien que Tara Jarmon ne soit pas vecteur d’une mode responsable, la qualité de ses produits est indéniable. On le voit tout de suite. On le sens dès qu’on le porte. Mon manteau noir est un Tara Jarmon. J’en suis fan ! C’est lui qui m’a convaincue d’investir dans ce trench. Ce sont des pièces de qualité dont je vais prendre soin pour les conserver des années. La qualité est l’argument ultime qui m’ôte toute culpabilité.
Acheter ce trench n’est pas si grave
C’est pour ça aussi qu’en faisant ma sélection de trench, j’ai inclus de nombreuses marques qui ne s’inscrivent pas dans une démarche éco-responsable. Parce qu’on peut faire un écart de conduite raisonné, pour acheter un basic de bonne qualité, qu’on utilisera de nombreuses années. C’est totalement différent d’acheter tout un tas de vêtements sans intérêt à un prix dérisoire, et une qualité médiocre, tous les mois.
Plusieurs bonnes petites actions
Plus je réfléchis à ma façon de consommer ou de présenter la mode sur le blog, plus je suis satisfaite. Premièrement, j’ai banni les géants : H&M, Zara, Asos, Bershka, Pull and Bear, Mango, Boohoo, Missguided, Shein, Nakd. Ca fait plusieurs années que je n’ai rien acheté chez eux et que j’évite de les inclure dans mes articles. Crois-moi c’est une vraie prise de tête à chaque wishlist. Ensuite, je réfléchis beaucoup avant d’acheter. L’hésitation est la meilleure conseillère et me permet de faire de vrais achats coups de cœur, utiles, et moins d’achats compulsifs ou par effet de mode.
La première étape, c’est d’acheter moins. J’ai l’ai déjà écrit mais j’oublie parfois que c’est déjà un geste dans le bon sens. J’oublie parfois qu’éliminer les géants, est un acte difficile mais qui va dans le bon sens également. C’est en faisant plein de petits gestes qu’on a une chance d’améliorer la situation. Et, si je ne suis pas capable de stopper toute “consommation douteuse” maintenant, je n’ai pas à me punir pour autant. Ni à me prendre la tête !